Manic Pixie Dream Bi

Ma première fois

Tout d'abord, désolé d'avoir utilisé une titre click-bait du plus mauvais effet pour vous faire lire cet article. En effet, la première fois n'a rien à voir avec l'acte sexuel car ça n'a aucun sens en pratique, et je veux garder les bons morceaux pour une éventuelle reconversion en écrivant de roman à l'eau de rose1. Non, je vais parler plutôt de la première fois ou j'ai pu finalement être confronté à de la biphobie à mon encontre.

Chose amusante, c'était à une époque ou je m'identifiait comme hétérosexuel. Je n'avais pas de souci avec une attirance vers autre chose que des femmes, mais n'ayant jamais ressenti autre chose, ma logique voulait que je reste à "hétérosexuel". Mais visiblement, le fait d'être ouvert sur ça et le fait de faire des blagues a fini par convaincre au moins un ami à moi. Et finalement, bien qu'assigner des identités sexuelles aux gens contre leur gré est pas terrible, je doit reconnaître qu'il avait sans doute raison.

Mais la biphobie n'était pas de constater plus vite que moi une bisexualité latente. C'est la façon dont ça a été dit. Pour remettre dans le contexte, nous étions un soir dans un bar étudiant à se lamenter de notre rupture passé (pour lui) et future (pour moi), quand tout d'un coup une étudiante est arrivée pour discuter. Elle même avait l'air un peu perdu, et elle avait l'air de vouloir chercher quelqu'un pour un soir. J'ai arrêté de sortir avec les gens avec qui j'ai plus de 10 ans d'écart, donc j'ai laissé mon ami (étudiant aussi) se débrouiller. Elle était coincé hors de sa chambre CROUS pour une stupide histoire de clé, ou d'avoir quelqu'un en galère déjà chez elle. À partir de la, il y avait plus possibilité, à savoir venir dormir chez moi (ou j'ai un canapé libre), soit aller dormir chez mon pote (dans une chambre étudiante avec de la place pour 1 personne).

Ayant vu la taille des résidences étudiantes et par acquis de conscience, j'ai quand même proposé à mon ami de dormir chez moi sans le forcer, car je savais que son lit est trop petit pour deux personnes.

Et la, il a refusé. Non pas parce qu'il avait vu que la soirée allait se terminer au lit avec la jeune femme (les jeunes, de nos jours...), mais parce qu'il avait peur que je lui saute dessus, parce que j'étais pour lui bisexuel.

Je doit reconnaître que ça m'a laissé sans voix 20 secondes, le temps de savoir quoi répondre. Ce n'était pas le fait de me considérer comme bisexuel le souci (pas plus que ça le serait de croire que je suis gay), mais bien le fait de croire que je ne respecterais pas son consentement en premier lieu. Bien sur, j'ai donc répondu ça, et j'ai clarifié mon orientation de l'époque, tout en précisant que ça n'a rien de mal que d'être bi, mais que le consentement est important.

Mais au final, dans un monde ou les hommes sont dangereux et vu comme tel par une grande partie de la population, est ce que sa réaction était si disproportionnée ?

Ça ne m'avais jamais traversé l'esprit plus tôt. Si mon ami avait été une amie, j'aurais sans doute réfléchi à 2 fois avant de proposer. Je n'aurais pas insisté, j'aurais fait mon possible pour rassurer la personne avant de proposer, etc. J'ai déjà eu au moins une personne qui est venu dormir sur mon canapé sans avoir de vue sur moi, et ça a été sans souci. Mais j'ai pas pensé à ça pour un mec.

Et du coup, est ce que sa peur était dérivé du stéréotype homophobe/biphobe de la sexualité débridée des personnes vus comme déviante, ou simplement la réalisation pour lui de ce qu'une majorité de femmes ressentent envers leur ami masculin ?

1

Danielle Steel est multi millionnaire, Barbara Cartland a été anobli.